Jacques Audiberti : naît le 25 mars 1899, fils unique de Louis
Audiberti maître-maçon à Antibes et de sa femme, Victorine. De 1905 à 1914, il
fait ses études primaires, puis secondaires à Antibes, qu’il est obligé
d’interrompre pour raison de santé. Il commence à faire paraître poèmes et
chroniques au Réveil d’Antibes. Edmond Rostand, à qui il a envoyé des poèmes,
lui adresse ses encouragements ainsi qu’une photo dédicacée qu’Audiberti
conservera longtemps. Il découvre avec émerveillement le cinéma. De 1918 à
1924, il est commis-greffier au tribunal de Commerce où son père a été nommé
juge. Audiberti monte à Paris. Recommandé par un condisciple, Émile Condroyer,
il entre au Journal qu’il quittera l’année suivante pour Le Petit Parisien où
il couvre les faits divers en banlieue parisienne.
Par Benjamin Péret, également journaliste au Petit
Parisien, il approche le mouvement surréaliste sans jamais lui appartenir. Il
fréquente beaucoup la Bibliothèque nationale. Deux ans plus tard, il se marie
avec une jeune institutrice antillaise : Mademoiselle Savane, dont les
prénoms Élisabeth-Cécile-Amélie composeront le titre d’un poème paru en 1936.
Deux filles naîtront de cette union : Jacqueline et Marie-Louise
Audiberti. Son épouse est décédée en 1988.
Le poète : En 1930 paraît à compte d’auteur, grâce à
l’aide financière de son père, d’un premier recueil de poèmes, L’Empire et la
Trappe. Soutenu par Jean Paulhan, Audiberti collabore à diverses revues et est
nommé, en 1935, reporter au Petit Parisien. Parmi ses connaissances et amis,
figurent Jean Cassou, Valery Larbaud, Léon-Paul Fargue.
Début en 1933 de la
correspondance avec Jean Paulhan qui ne s'achèvera qu'en 1965, quelques
semaines avant sa mort. Race des hommes, recueil de poésie publié à la NRF en
1937, reçoit le Prix de poésie de l’Académie Mallarmé en 1938.
Audiberti rencontre, à cette occasion Paul
Valéry et Jean Cocteau.
Cinéma, théâtre, romans l’œuvre : Les années 1946 à
1952 sont fécondes de production : expositions de gouaches ; création de ses
pièces de théâtre ; publications de romans ; participation aux côtés, entre
autres, de Marcelle Auclair, Hervé Bazin, Émile Danoën et Roger Vailland, au
fascicule de La Nef de Lucie Faure, intitulé « L’Amour est à réinventer », etc.
Il reçoit des prix.
Rencontres fécondes
: Georges Vitaly, Suzanne Flon, Michel Piccoli, André Barsacq, etc.
Avec l’écrivain
italien Beniamino Joppolo et le peintre Camille Bryen, Audiberti élabore «
l’abhumanisme » en 1952. L'année suivante François Truffaut convainc Audiberti
d’écrire des «billets» pour les
Cahiers du cinéma.
De 1954 à 1964 il publie des romans et connaît le succès au théâtre. En
1962, la création à la Comédie-Française de La Fourmi dans le corps provoque
une bataille mémorable entre des abonnés choqués et un public plus « averti »
ne cachant pas son adhésion enthousiaste, tandis que son ami Jacques Baratier
adapte au cinéma son roman La Poupée. Audiberti contribue à cette réalisation
et en fait le récit dans un article paru dans Le Nouveau Candide, no 78, en
octobre. Audiberti reçoit en 1964 le grand prix national des Lettres pour
l’ensemble de son œuvre ainsi que le prix des Critiques. Dès 1960, Marcel
Maréchal met en scène avec son accord et son soutien nombre de ses pièces,
L'Opéra du monde, Cavalier seul, La Poupée... Souffrant d’un cancer, il subit
une première opération. Il correspond avec François Mauriac. Jacques Audiberti
meurt en 1965, quelques semaines avant la publication de son roman-journal « Dimanche m’attend ». Son ami
Claude Nougaro lui rend hommage cette même année avec sa Chanson pour le maçon
(le père d'Audiberti).
Marie-Louise Audiberti, sa fille cadette, écrivain
elle-même, lui consacre un livre où elle s’est donné pour tâche de confronter
l’homme et l’œuvre, le père et le verbe. Elle évoquera pour nous les lieux réels ou imaginaires où elle tente de
suivre ce père fantasque. Si Antibes et Paris restent les villes-clés, on verra
que l’inspiration prodigue de l’auteur dessine bien d’autres horizons.
Née en 1928, Marie-Louise Audiberti est
une femme de lettres française. Romancière, essayiste et traductrice, elle est
également critique littéraire. Elle obtient le prix Emile Zola pour Volcan sur
l'île (1986). Fille de Jacques
Audiberti, elle dirige la publication des Cahiers Audiberti. Elle fait
également partie du jury du prix Prométhée de la nouvelle et du prix Jacques
Audiberti.
Sur les pas de mon père, «L’Amourier édition»
Audiberti à Bourges Marie-Louise Audiberti (la fille de l’auteur) était déjà présente au
Palais Jacques Cœur le 17 mai 2010 lors de la présentation du
livre-CD édité par DOUBLE CŒUR CŒUR A CUIRE – Jeu de la vie et de
la mort de Jacques Cœur » Evoquant cette pièce écrite par son
père elle nous avait dit à quel point ce personnage le fascinait.
Florence
Huige illustrera cette
promenade sensible avec l’écrivain en nous disant des textes d’Audiberti.
Florence Huige est une comédienne, metteuse en scène et autrice. Elle a
travaillé notamment avec le Théâtre du Campagnol, Abraxas, , compagnie in
Cauda, compagnie Off…
Elle a tourné également avec Marion Laine, Nathan Miller pour le cinéma
et pour la télévision avec Thierry Binisti — Versailles ou le rêve d’un
roi » dans le rôle de Madame de Maintenon et "Influences"
dans le rôle de Sylv45. Depuis 2002, elle dirige la compagnie LES CINTRES. Elle
met en scène: La salle des Pas perdus, création personnelle, Misère et Barbarie
d’après des textes de Thomas Bernhard et de Jacques Prévert, L’Hypothèse de
Robert Pinget et Les lettres Persanes de Montesquieu.
Enfin « La Clémence ou comme si… », courte pièce dont elle est
l’autrice, a été lue, dans le cadre du festival du Paris des Femmes 2014, par
Fanny Cottençon, Vincent Dissez et Tadrina Hocking. Cette dernière a été éditée
à l’avant-scène, collection des quatre vents.
Création à
Bourges Théâtre Jacques Cœur
Le 1er avril 1967
Pièce de
Jacques Audiberti
Spectacle de
la Comédie de Bourges Mise en scène Gabriel
Monnet